On a profité de notre séjour aux fêtes maritimes de Brest, pour visiter un musée installé dans un bunker de commandement d'une batterie d’artillerie de marine Graf Spee.
La partie visible du blockhaus ne représente que 10% de sa surface totale. Presque entièrement enterré, le poste de commandement de la batterie Graf Spee figure parmi les plus importants bunkers de la région.
Sur 5 étages et 500m² d’expositions, la visite en sens unique débute sous l’accueil, dans le casernement des 25 soldats de l’artillerie côtière défendant la position . Dans ces lieux restaurés à l’identique, vous découvrez la vie quotidienne sur le mur de l’Atlantique au travers de mises en scène saisissantes de réalisme et agrémentées d’ambiances sonores : chambrées pour la troupe, chambre de l’officier, ventilateurs filtrant les gaz de combat, salle de bain…
Les étages suivants vous plongent dans l’atmosphère sombre des années de guerre en Bretagne : guerre éclair, stalags, occupation, France Libre, collaboration, résistance, combats pour Brest, Libération, … Au fil des nombreuses anecdotes, et des milliers d’objets, documents et photographies, c’est une rencontre pleine d’émotions avec celles et ceux qui ont vécu, ici, cette guerre.
Un musée interactif pour toutes les générations : Au fil de la visite, vous découvrez l’histoire de la région au travers de témoignages audios et écrits et de contenus numériques. En cours de visite, la reconstitution un abri anti-bombardement de la défense passive vous permettra de vivre l’angoissante expérience d’un bombardement aérien sur Brest durant l’occupation.
Retour à la lumière au niveau des kiosques d’observation et du point de vue panoramique, offrant une vue unique sur l’entrée de la rade de Brest de la Presqu’île de Crozon à Ouessant.
La visite se termine par une promenade sur le site, ou l’on peut découvrir les autres blockhaus de défense rapprochée, ainsi que divers matériels plus imposants.
HISTOIRE
Le blockhaus où nous nous trouvons est le centre de commandement de la batterie d’artillerie de marine Graf Spee.
Il est composé de 2 plans types de blockhaus, reliés par un tunnel. Le niveau inférieur du type M151, affecté au cantonnement de la garnison en charge de la défense rapprochée du site. Les 4 niveaux supérieurs, du type S414, dédiés à la conduite de tir des 4 canons de 280mm positionnés à près de 1500 mètres à l’intérieur des terres. Dans cette partie : couchage pour les techniciens, salles pour les ventilateurs et groupes électrogènes, salles de calculs des coordonnées de tir et centre de transmission. Dans les kiosques supérieurs se trouvent des appareils de relevé des cibles : télémètre, goniomètre, correcteur de parallaxe.
Batterie Graf Spee
Brest est un port stratégique pour l’armée allemande. Il a vocation à abriter une partie des navires de la Kriegsmarine, et notamment ses cuirassés et sous marins pour des escales techniques. Dès juillet 1940, la construction de la batterie Graf Spee commence, afin d’interdire l’accès à la rade de Brest à tout bâtiment ennemi. Par sa taille et la puissance de son artillerie, il s’agira de la plus importante batterie du Finistère.
Sur une surface de 22 hectares, les 4 pièces principales, des canons de 28cm S.K.L/40, sont abritées dans des encuvements. Elles peuvent prendre à partie une cible jusqu’à près de 30 kilomètres.
En plus des 13 canons de défense anti-aérienne, la position articule sa défense rapprochée autour d’une dizaine de postes de mitrailleuses, 3 lance-grenades et un canon anti-char. A cela, il faut ajouter de nombreux abris bétonnés, comme une infirmerie, des soutes à munitions, des abris à personnel, une cuisine, un abri à eau potable et un abri radio. A la surface, de nombreuses baraques en bois sont habilement camouflées afin de tenter de tromper l’aviation alliée.
En 1944, les bombardements aériens s’intensifient, et la décision est prise de construire des casemates bétonnées pour protéger les canons. Une seule d’entre elles est achevée alors que les GI libèrent la Bretagne.
En août 1944, l’armée américaine approche de Brest par le nord et l’est. Les 3 canons encore en cuves circulaires se retournent alors vers l’envahisseur et l’écrasent de ses obus de 240 kilos. L’état-major américain réagit rapidement et envoie ses troupes de choc pour prendre la position : les 2ème et 5ème Rangers, ceux-là même qui ont pris d’assaut la pointe du Hoc le 6 juin, en Normandie.
1300 GIs guidés et appuyés par 3000 résistants du nord Finistère entament la difficile progression vers la batterie. Les soldats américains pris sous le feu des canons de 280mm surnommèrent les obus « Choo Choo : la locomotive », à cause de la taille, du bruit et de l’effet de souffle impressionnant des obus passant au dessus de leur tête. La position est enlevée le 9 septembre 1944 après de violents combats qui coûtent la vie à 64 américains, 22 résistants, près de 300 allemands et plus de 60 civils.
Les textes et informations ont été tirées du site internet du musée. N'hésitez pas à aller sur le site où mieux encore à visiter le musée.
UN SEUL CONSEIL ALLEZ LE VISITER....
Musée Mémoires 39-45
Lieu dit Prédic - Route de la Pointe Saint Mathieu
29217 Plougonvelin
Téléphone : 02 29 02 84 56
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Web : Musée Mémoires 39-45